28 avril 2006

À venir : Dossier sur l'éducation à la citoyenneté

Le 31 mai prochain se tiendra au Cégep de La Pocatière une table ronde au sujet de l'éducation à la citoyenneté. Récemment j'ai eu le grand bonheur d'apprendre que je serais parmi les invités à la discussion. De manière à préparer une intervention cohérente, je vais travailler sur un dossier qui sera présenté en premier sur ce Blogue. Le texte devrait commencer à être disponible d'ici la semaine prochaine.


27 avril 2006

Toi qui crois...

Extrait d'Épilogue
(Groupe : Les Cowboys Fringants; Album : « La grand-messe »)


« Toi qui crois qu'exploiter la nature
Est une bonne chose pour faire ton profit
Même quand les générations futures
S'ront prises avec le fruit de ta folie

Toi qui s'fous d'la condition humaine
Qui méprises les gens dans la misère
Toi qui s'dis qu'ils n'en valent pas la peine
Je souhaite bien que tu mourras amer

Car si tu penses un peu comme ça
Moi j'te dis que t'es dans l'champ mon gars
J'voudrais pas marcher
Dans tes souliers... »


26 avril 2006

Avec simplicité

« Quand vous séduisez une jolie fille,
une heure paraît durer une seconde.

Quand vous êtes assis sur des braises,
une seconde paraît durer une heure.

C'est ça la relativité. »

- Albert Einstein


25 avril 2006

La question tibétaine et l'objectivité des sources

Initialement destiné à être présenté dans un article précédent , je rapporte ici un extrait de texte que j'ai écrit il y a quelques jours. Je l'ai jugé suffisamment intéressant, et je trouve nécessaire d'élaborer ici sur l'un aspects que j'ai découvert en l'écrivant :

« Par le passé, j'avais eu le grand bonheur d'assister à une présentation du film de François Prévost et Hugo Latulipe, « Ce qu'il reste de nous » (voir l'espace du film sur le site de l'ONF). Le documentaire en soi traite du Tibet de manière habile, nous faisant comprendre la réalité de ses gens à travers le voyage de Kalsa Dolma, une tibétaine réfugiée au Québec, venue présenter un court vidéo montrant le Dalai Lama aux gens de son peuple. L'un des nombreux messages du film nous est dévoilé à travers le poignant pacifisme des Tibétains, qui malgré l'occupation violente de la Chine demeurent non-violents face à l'ennemi qui tente par tout les moyens de les assimiler. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le sujet même du Tibet est source de multiples controverses (voir le « Mythe du Tibet » (version originale anglaise ) et « Mourrir pour Lhassa »). »

C'est justement en découvrant la « controverse » que j'ai pris conscience de l'énorme responsabilité que chacun d'entre nous avons de vérifier nos sources le mieux possible lorsque l'on s'en sert pour étayer une thèse. J'étais conscient qu'il était essentiel de jeter un coup d'oeil des deux côtés de la médaille avant de poser un jugement, mais cela implique bien davantage que je croyais. Disons simplement que ma préconception du Tibet s'est trouvée un peu changée après ma lecture de l'article de Michael Parenti. L'auteur soulève un fait méconnu au sujet de l'époque du règne théocratique des Lamas tibétains, et nous fait prendre conscience que tout n'était pas aussi rose au pays du lion des neiges que les média internationaux l'ont trop souvent laissé entendre. Sans vouloir diminuer les atrocités commises par la Chine, il nous explique qu'un retour à l'ancien système n'est souhaitable pour personne sauf les anciens dirigeants féodaux.

Pourrait-on dire que cette thèse oppose celle de l'équipe de cinéastes québécois? Peut-être se sont-ils seulement concentrés sur les aspects négatifs de l'arrivée chinoise en négligeant de mentionner ceux de l'ancien régime?
Je ne saurais trop dire. Ce qui compte c'est la leçon qu'il faut en tirer : vérifier ses sources et éviter de se fier sur une seule.


Une forêt modèle coupée à blanc « par erreur »

C'est en regardant les nouvelles que je suis tombé sur un article publié sur le site de Radio Canada Atlantique qui mentionne qu'une forêt ancestrale autochtone a été complètement rasée pour cause d'une erreur de cartographie. C'est sur le site du quotidien Acadie Nouvelle que l'on trouve l'article original. Selon le journal, les quelques cinq hectares de forêts avait été donnés à la communauté amérindienne de Bouctouche au cours d'une cérémonie en 2003. Cette forêt était gérée depuis des siècles par les mains de maîtres des autochtones, puisque l'on y pratiquait un contrôle écologique exemplaire en ne prélevant que les arbres dont les gens de la communauté avaient besoin.

C'est en plein coeur du mois de mars que la forêt aurait été rasée, et cynisme de côté, il semble bien que JD Irving, la compagnie fautive, soit désolée :

« C'est malencontreux, il y a eu une erreur dans notre programme de conservation qui, dans l'ensemble, est très positif. » - Mary Keith (directrice des communications)

Selon Mme Keith, il n'ont pas réalisé que l'endroit qui était coupé était celui protégé par le programme à cause d'une erreur de cartographie. Des négociations se déroulent entre la réserve et la compagnie en vue d'une entente prochaine.


24 avril 2006

Militarisme et pacifisme : la question de la violence

Hier je terminais la lecture du célèbre roman de Robert A. Heinlein., « Étoiles, garde-à-vous! » (v.f. de Starship Troopers), un roman de science-fiction qui est reconnu comme, disons-le, haut en controverse. L'une des questions qui m'a le plus marqué concernait l'aspect plutôt militariste du livre (voir cet article au sujet du militarisme , mais lire de préférence la version anglaise, plus complète et mieux structurée; voir aussi antimilitarisme) :

Est-ce qu'il est possible d'éviter une guerre en toutes circonstances?

Ou encore celle-ci, plus fondamentale encore :

Est-il possible de ne jamais avoir à user de la violence?

Ce sont des questions sérieuses qu'il faut se poser, je crois. C'est d'ailleurs en faisant mes recherches que je me suis rappelé de la révolution pacifique en Inde, menée par le célèbre Gandhi (la version anglaise est plus complète, une fois de plus) :

« Oeil pour oeil rendra seulement le monde entier aveugle. »

Sa vision non-violente, qui est basée sur une profonde foi religieuse, est un exemple de pacifisme radical (pardonnez encore l'usage de sources anglaises!). Cette vision est très critiquée puisque le résultat de ce non-usage de la violence (y compris de la légitime défense) est susceptible de menacer ses adhérents. Certaines paroles très controversée du célèbre Hindou soulignent (sans le vouloir) certaines anicroches de l'idéal pacifiste :

« Les juifs devraient eux-mêmes s'être offert au couteau du boucher. Ils devraient s'être eux-mêmes lancés des falaises vers la mer. »

« J'aimerais vous voir déposer les armes comme si elles étaient inutiles pour vous sauver ou sauver l'humanité. Vous inviterez Hitler ou Mussolini à prendre ce qu'ils veulent de ces pays que vous appelez vos possessions... Si ces gentilshommes choisissent d'occuper vos maisons, vous les quitterez. Si ils ne vous donnent pas la liberté de partir, vous allez laisser hommes, femmes et enfants être massacrés, mais vous allez refuser de leur prêter allégeance. »

Si on laisse les tyrans agir, même sans leur obéir et en les opposant de manière non-violente, qu'est ce qui va les empêcher de tuer les rebelles? Il est vrai que la révolution Hindou a été un succès en permettant à l'Inde de se séparer du pays colonisateur, mais est-ce que ce genre de lutte est applicable universellement?

Si l'on exclu la vision radicale, seule l'autodéfense semble être une violence justifiable. Dans ce contexte, une armée devrait se limiter à fournir de la (légitime) défense. Sans cela, il serait possible qu'un génocide se produise à la suite d'une « résistance pacifique » inefficace. Autant noble (sous toutes réserves) fut la quête de paix de Gandhi, si elle est appliquée ailleurs et qu'elle ne réussit pas à émouvoir les hommes qui provoquent les « atrocités », alors rien ne les sauvera.

En conséquence, est-il possible qu'un état ne se prémunisse pas d'une armée? Et de cette question j'exclus d'avance les états de trop petite taille (Monaco, par exemple), ceux qui ne peuvent pas avoir d'armée (que se soit une conséquence des lois en vigueur ou d'autres facteurs), ou ceux qui n'en ont pas besoin (pour cause d'alliances avec des voisins plus puissants, comme dans le cas de l'Andorre). Les pays présents sur la liste des pays sans forces armées (version française de source différente) ont tous de petites populations en comparaison avec les grandes puissances mondiales (États-Unis, Chine, France, Russie, etc.). Il serait sensé, pour répondre de manière pragmatique à la question, de dire que oui, il est possible de ne pas avoir de forces armées, mais seulement dans certaines circonstances particulières. Ce n'est pas une réponse très satisfaisante tout compte fait, mais cette question mérite davantage de discussion que ce que j'ai pu exposer aujourd'hui, j'en suis conscient.

En guise de conclusion, et pour ce qui concerne le Québec, les militants du Bloc Québécois ont voté, en octobre dernier, en faveur de la création d'une armée québécoise si le Québec devient un pays souverain.


21 avril 2006

Vous allez voir...

Vous allez voir ce que vous allez voir (Jacques Prévert)

« Une fille nue nage dans la mer
Un homme barbu marche sur l'eau
Où est la merveille des merveilles
Le miracle annoncé plus haut ? »


20 avril 2006

Un poème de Jacques Prévert

Le Cancre

« Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu'il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur. »


19 avril 2006

Dignité et survie des sans-abri

Une question épineuse que je me pose depuis des années est celle de l'aide sociale (celle qui vise à venir en aide aux défavorisés) :

Est-il possible de permettre aux gens dans le besoin d'avoir de quoi vivre, par respect et dignité humaine, mais sans pour autant leur ôter la nécessité, cet état de besoin non-comblé qui stimule les gens à être créatifs pour se sortir du pétrin?

Je lisais ce matin un article dans le Métro (le journal) au sujet des sans-abri en France. Médecins du monde fourni depuis cet hivers des tentes aux gens sans domicile fixe de la ville de Paris. Cette initiative, au début une mesure de sensibilisation au problème, a été bien accueillie par les principaux intéressés qui ont maintenant des abris et davantage d'intimité. Depuis novembre 2005, douze d'entre eux sont morts de froid et trois ont été brûlés vifs en tentant de se réchauffer. Selon le journal, près de 100 000 français n'auraient pas de logement. Ce nombre est d'environ 20 000 itinérants au Québec selon le FRAPRU.

D'un autre côté je me rappelle des Bougons, cette série culte diffusée au Québec qui traitait du sujet tabou des assistés-sociaux malhonnêtes qui exploitent le système. J'ai aussi en tête des critiques venant de la part de certains travailleurs (plutôt à droite) qui montraient un haut niveau d'intolérance face aux « B.S. » (abréviation de Bien-être Social), principalement ceux qui vivent mieux en tant que sans-emploi que certains travailleurs à statut précaire le font.

Entre ces critiques plus ou moins légitimes et le problème de fond, il doit y avoir une solution applicable, mais laquelle? Premièrement, selon moi, les mesures qui visent à venir en aide aux gens dans le besoin ne ciblent pas assez les problèmes et laissent trop de marge à l'abus (autant volontaire que déterminé). Un assisté social souffrant d'alcoolisme sévère est libre de sacrifier l'argent de ses repas au profit de sa dépendance, et aucun mécanisme ne semble l'en empêcher, ce qui n'a pas lieu d'être. Un système de « carte de statu d'assisté social » pourrait être une solution alternative. Mais jusqu'où peut-on (et surtout doit-on) contrôler la vie des défavorisés? Est-ce que l'état devrait avoir un droit de regard absolu sur la manière dont les assistés sociaux dépensent l'aide gouvernementale?

D'un autre côté, même si l'on comble les besoins d'une personne de manière adéquate en ne laissant place qu'à peu ou pas d'à-côtés, est-ce que cela va stimuler la personne à se sortir de ses problèmes? Car il n'est pas idéal de rester toujours au crochet de quelqu'un d'autre pour vivre, et même si certains ne se soucient pas de leur indépendance financière, est-ce juste pour ceux qui oeuvrent à assurer autant la leur que celle des autres? Certains vont vouloir plus de services que le minimum et vont tenter de retourner sur le marché du travail, mais pour les autres, que se passera-t-il? Vont-il continuer à vivre précairement, comme s'ils avaient abandonné l'idée d'une vie plus heureuse?

Pour combattre ce problème, une option envisageable serait d'avoir un système de travaux publics employant les gens défavorisés et fournissant logis et nourriture. Une telle mesure assurerait à l'état une force de travail autofinancée qui en échange permettrait au bénéficiaire d'obtenir l'instruction dans un métier en même temps qu'une éducation citoyenne. Je ne sais pas si pareille solution a déjà été envisagée ailleurs dans le monde, mais j'y voie une manière pour sortir des gens de la misère. En se réhabituant au travail, les participants acquerraient une meilleure estime d'eux mêmes, ce qui pourrait leur permettre de briser le cercle vicieux soit de la pauvreté, soit de l'itinérance.

C'est une question à suivre...


Un retour sur la démocratie

« La démocratie est un mécanisme qui assure que nous ne seront pas gouvernés mieux que nous le méritons. » - George Bernard Shaw

«
La démocratie encourage la majorité à décider des choses auquel la majorité est ignorante. » - John Simon

Hier j'ai critiqué la démocratie, mais je n'ai pas fait que cela, j'ai clairement sous-entendu que ce n'est pas tout le monde qui est capable d'avoir une part à jouer dans le gouvernement du peuple. C'est un pas qui mène dans une dangereuse direction, j'en suis conscient, et j'ai peut-être manqué d'humanisme en traitant le problème. Comment savoir qui aurait le droit de voter et qui décidera? C'est une question éthique très complexe en soi.

Je veux revenir sur un point que je n'ai pas touché hier. Dans une démocratie, on ne fait (ou devrait faire) voter les gens que sur des questions qui les touchent. Mais alors, si les questions les touchent, est-il juste de leur ôter ce pouvoir?

Dans la vaste majorité des cas, c'est lors des élections que se manifeste la démocratie. À ce moment on demande aux gens de se choisir des représentants, des délégués, qui vont prendre les décisions à leur place dans l'appareil gouvernemental. Il est légitime qu'un citoyen puisse choisir qui va le représenter, mais dans un autre sens le citoyen est mal outillé pour discerner qui sont les représentants honnêtes (ou « vrais ») de ceux qui sont des escrocs. Fréquemment, les gens manquent d'information sur les candidats et se basent sur des rumeurs ou des racontars, ou encore sur des publicités payées par les partis mêmes. Pire, certains fondent leur jugement sur de mauvais critères pour juger du candidat. Par exemple, l'apparence physique d'un débuté ne change en rien sa capacité à gouverner, et pourtant des gens sont influencés par ce critère qui n'a rien à voir avec les nécessités fondamentales de la fonction.

Certains diront que tous les éléments qui assurent que le candidat ait du charisme sont non seulement bénéfiques, mais servent durant sa fonction, et ces gens ont en partie raison, mais alors c'est toute la fonction qui serait à revoir! Un beau candidat confiant et sociable ne devrait pas être favorisé en face d'un candidat moins attrayant, mais ayant de meilleures idées! C'est absurde! Si c'est d'un agent en relation publiques que nous avons besoin, qu'on en fasse un poste, mais alors qu'on ne nous impose pas l'élection d'un représentant « cute » tandis que les réels penseurs (conseillers politiques, attachés, etc.) seraient nommés à des fonctions sans même être élus!

Je discutais de ce problème avec quelqu'un ce midi. Nous avions convenu qu'il serait probablement nécessaire de séparer le « bon relationniste » du « bon candidat », et aussi la « bonne pensée » du « bon penseur ». À ce stade, nous ne voterions plus pour des candidats directement, nous voterions pour des idées en premier, elles-mêmes abstraites de leurs « idéateurs ».

C'est là où se touchent deux aspects importants : d'un côté il faut que les idées soient suffisamment claires pour que les gens les comprennent et puisse prendre une décision éclairée, et d'un autre côté il est essentiel de fournir à ces gens les meilleurs outils possibles pour qu'il puissent se décider avec discernement. Une fois qu'on a abstrait les idées de leurs penseurs, qu'on a éliminé la majorité des biais possibles (favoritisme, ignorance, mauvais critères de jugement, etc.) et qu'on a suffisamment travaillé sur les idées pour qu'elles soient à la fois claires, compréhensibles et concises, on est en mesure de tenir une élection comme il se doit.

De un, il faut donner une éducation citoyenne de qualité préparant chaque individu à assumer la responsabilité de décider sur des questions de gouvernance. De deux, il faut réformer le système politique de manière à clairement séparer les idées des penseurs et les penseurs des relationnistes, tout cela dans le but de rendre la politique plus assimilable par la population votante.

Hier même je critiquais notre système politique en tentant de prouver que seuls ceux capables de prendre une décision éclairée devraient avoir le droit de voter, et aujourd'hui je me suis efforcé de trouver des méthodes pour amener les gens à plus facilement prendre ce genre de décision. Ultérieurement, il serait intéressant de réfléchir sur comment rendre la politique plus attirante pour les gens, de manière à les impliquer davantage. Mais c'est un tout autre sujet!

Le véritable but de la démocratie ne devrait pas être d'obtenir l'avis de tous, mais bien de faire entrer le plus de gens dans le cercle des sages, quitte à abandonner le terme de démocratie et de plus honnêtement parler d'une aristocratie populaire qui serait à l'échelle de ses citoyens.


18 avril 2006

Doit-on faire confiance à la démocratie?

Si la démocratie garanti le droit de vote pour tous ses citoyens en âge de voter, et que les droits entraînent inévitablement des responsabilités, quelle est la responsabilité du citoyen ayant le droit de vote?

Qu'est-ce qu'un « droit de vote » sinon un droit de choisir? Allant de pair, ne serait-il pas sage d'y associer la responsabilité de choisir? Mais alors quelle est cette responsabilité? Certains diront que c'est l'obligation (morale, peut-être) de se présenter le jour des élections à un bureau de vote pour faire son « choix ». Mais est-ce sage qu'un citoyen sans connaissance de la question soit soumis au vote et « forcé » de faire un choix aveuglément? Je ne crois pas. À mon avis la responsabilité du votant n'a rien à voir avec l'acte (relativement) physique de se déplacer de chez-lui pour aller cocher une case derrière un muret de carton. L'action physique n'est simplement pas le choix! Mais alors, quel est le véritable choix?

Tout d'abord, un choix est le résultat d'une décision. Si il n'y a pas de « choix possibles », il n'y a pas de décision à prendre, c'est aussi simple que ça. Il est ici important de comprendre la subtilité : pour faire un choix, il faut prendre une décision entre diverses options (les « choix possibles »). Donc il est nécessaire de prendre une décision pour faire un choix, ce qui nous fait avancer vers une « responsabilité de décider », éliminant du même coup la question absurde de « l'obligation de voter absolument » (expliquée plus haut).

Vu ainsi la question de la responsabilité citoyenne se simplifie à : qu'est-ce que la responsabilité de décider?

Pour décider, il faut peser le pour et le contre de chaque option, et ne pas en laisser une seule de côté. Cela sous-entend une bonne connaissance du sujet, et l'esprit s'y prend avec des tas de manières pour en arriver avec un choix acceptable. Est-ce qu'un votant à une élection serait responsable de prendre une décision éclairée, une « bonne décision » ? Et c'est là où je statue qu'effectivement cela est nécessaire, car sinon pourquoi demander un vote? Une mauvaise décision est plus probable si l'on y va sans discernement. Il est clair que quand l'on demande le vote, on cherche à obtenir la meilleure décision possible. Comment faire alors pour prendre une décision éclairée en lumière de cette réalité? Il faut s'équiper d'outils intellectuels nous permettant de se forger une opinion, et cela sans négliger de penser et de faire tourner la question et les solutions proposées de tout bord tout côté pour en observer tous les aspects.

Et c'est là le problème de la démocratie : elle a été conçue à l'origine pour accommoder les décision politiques d'un groupe minuscule et bourgeois, les citoyens grecs de l'antiquité, une couche de la société grecque qui ne représentait même pas la majorité de la population. La démocratie était, à son commencement, fondamentalement élitiste! Pour qu'elle fonctionne dans le monde moderne, il faut que chacun puisse comprendre la question et ses solutions, mais c'est impossible que tous le puissent, et ça l'est davantage quand les questions laissent place aux valeurs et aux opinions plutôt qu'au rationnel. Il suffit qu'une personne ou un groupe soit suffisamment convaincant, et il pourra influencer les décisions des gens en jouant sur les émotions. C'est exactement ce qui arrive aujourd'hui, et personne ne s'insurge parce que chaque parti a droit à autant de discours propagandistes et publicitaires que les autres.

À la difficulté de choisir, le monde politique est pollué par l'entropie des manipulateurs de masses qui brouillent les jugements et enfument les esprits à grand renfort de poudre aux yeux et de soporifiques sensationnalistes.

Doit-on faire confiance à cette démocratie?


14 avril 2006

Les Inuits de Thulé et la présence militaire états-unienne

Il va de soi qu'un titre d'article préférant l'usage du terme « États-Unien » à celui d' « Américain » part du bon pied pour faire une critique du pays du hamburger. Pas que je sois sans originalité, mais c'est exactement le but visé.

Aujourd'hui, pendant que je me baladais, je me suis mis à penser à la lutte des peuplades autochtones et à l'enjeu de leur survie. Dans un monde moderne où le pragmatisme des états anglo-saxons se heurte à l'aveugle brutalité d'une économie de marché visant les masses sans discernement, il est difficile de croire que de tels groupes sociaux réduits à quelques milliers d'habitants, tout au plus, puissent réussir le tour de force de perpétuer à travers cet âge leurs cultures si riches en traditions. Cela m'a rappelé qu'il y a quelques années, pendant l'émission française Thalassa, passait un très intéressant reportage au sujet des habitants autochtones du Groenland (informations complémentaires ). J'ai voulu en savoir plus au sujet de l'histoire de ces gens, et plus particulièrement ceux qui avaient été déportés par l'armée états-unienne avec la construction de la base militaire de Thulé (site officiel) la plus au nord de l' US Air Force. À l'époque, le gouvernement danois avait permis à l'administration états-unienne de construire diverses bases militaires sur son territoire, tout cela bien sûr dans le cadre de l'effort pour contrer la menace soviétique en provenance du Nord. Des bases similaires ont été construites à plusieurs endroits dans le Nord du Canada et en l'Alaska, toutes ayant pour but de, soit-disant, protéger l'Amérique de la menace communiste :

Version originale : « The Air Force studied the possibility of establishing a major operating base in Greenland when it became clear that round trip flights of planes carrying atomic weapons between mainland United States or Canadian bases and Siberian/European objectives were impractical.  The shortest route from the United States to the Soviet Union's most important industrial areas was over the North Pole, and Thule is at the precise midpoint between Moscow and New York.  Thus, Thule became a strategic point in American military strategy. » - Thule Air Base - History (histoire complète )

Traduction : « L'Air Force étudia la possibilité d'établir une base d'opération majeure au Groenland au moment même où il était devenu évident qu'il était impraticable de faire par avion le trajet aller-retour qui visait à transporter des armes atomiques entre le continent nord-américain et les objectifs européens ou sibériens. Le plus court chemin entre les États-Unis et les centres industriels névralgiques de l'Union Soviétique était au dessus du Pôle Nord, et Thulé était situé au beau milieu de cette route, en plein entre Moscou et New York. Ainsi, Thulé devenu un point stratégique de la stratégie militaire Américaine. »

Mais voilà, en 1968 un bombardier B-52 transportant à son bord quatre bombes H de 1.1 mégatonnes chacune s'écrase en pleine mer à 11 kilomètres de la base. Les bombes n'explosèrent pas (heureusement) mais l'administration états-unienne décida de garder l'affaire secrète. L'immense projet de décontamination qui s'en suivi, impliquant militaires et civils autant danois qu'inuit, fut dénommé
« Project Crested Ice » :

« Les conditions de travail furent impossibles : obscurité totale jusqu'en février, glace et neige omniprésentes, rafales de vents jusqu'à 137 km/h, températures de -33 à -57°C, des équipements fonctionnant mal ou pas du tout par ces froids glaciaux, sans parler d'une intense pression de la hiérarchie pour terminer le travail avant la débâcle du printemps. » - Les accidents nucléaires militaires - Les bombes thermonucléaires perdues - Accident de Thulé de 1968 ( voir l'article au complet)

C'est dans ces conditions que travaillèrent 700 soldats américains et près de 800 Danois (autant autochtones que d'origine européennes). Parmi ces derniers, environ 500 développèrent diverses formes d'afflictions, allant de la stérilité jusqu'au cancer, qui lui fut contracté par 12 % des travailleurs.

C'est donc livré aux mains des américains par une administration danoise laxiste , dépossédé de ses terres ancestrales, empoisonné par des armes d'un autre temps et puis finalement menacé d'assimilation par la culture occidentale que l'on découvre ce peuple humble et pacifique qui pouvait, autrefois, vivre en harmonie avec son environnement. Je crois que ce n'est pas exagérer que de conclure qu'il est non seulement injuste qu'un peuple se prévale de son droit de se protéger et de se perpétuer en allant à l'encontre de la sécurité et de la pérennités d'un autre, mais qu'en plus il est ironique que ses tentatives d'empêcher le mal redouté se soldent par de si similaires catastrophes.


13 avril 2006

Les vérités absolues existent-elles?

Je ne le cacherai pas, je croit (grosso modo) qu'il existe des vérités absolues, qu'elles soient ou non accessibles à l'homme. Voilà, de temps à autre, quelqu'un vient et me balance tout un paquet d'exceptions bien expliquées (ayant tout à fait les apparences du vrai), ces dernières venant foutre en l'air l'établissement stable de mon monde rationnel. À me lire, on pourrait ainsi croire que je déteste cela, ce qui est complètement faux! J'adore qu'on ébranle ma pensée et qu'on m'amène à voir la réalité autrement, quitte à rebâtir une philosophie cohérente après coup. Mais il y a un hic! Si je renonce à croire aux vérités absolues, tout cela en ayant la conviction que le point de vue de l'autre est plus adéquat que le mien, c'est la preuve que je crois qu'il existe des vérités supérieures aux miennes, et que je poursuis instinctivement la meilleure idée : l'absolu!

Voilà un bien étrange paradoxe...


12 avril 2006

Conçu avec de la technologie extraterrestre secrète!

Pour les informaticiens qui parlent la langue de Shaskespeare et apprécient l'humour typique des "hackers", voici une courte lecture qui pourrait vous intéresser. Avant de vous lancer, quelques explications :

Le langage de programmation dont il est question sur le site se nomme "Lisp" (un acronyme pour "List Processing"), et est l'un des plus anciens langages de programmation. En fait le deuxième plus ancien, seul le Fortran est plus âgé. Conséquence de la grande quantité de parenthèses utilisées dans le langage, il est souvent dit que son acronyme signifierais davantage "Lots of Irritating Superfluous Parentheses" qu'autre chose. Plusieurs innovations en programmation sont dues au Lisp, telles que l'implantation du célèbre si-alors-sinon utilisé désormais par tous les langages. Pour plus d'information sur le Lisp, visitez son espace sur Wikipedia (la version anglaise est plus complète).


L'Île aux Ours

Vous vous rappelez peut-être de ce dessin animé du début des années 90 (et peut-être même avant) :

Synopsis : Un ours qui avait abouti sur l'île des lapins, et y avait vécu toute sa vie, entreprend un beau jour la quête de retrouver l'île des siens. Il est alors accompagné d'un lapin et d'un fantôme.

Et bien c'est une étrange énigme que de retrouver quelque info que ce soit à propos de cette série! Elle a pourtant existé! Voyez vous c'est un excellent exemple de ce qui arrive aujourd'hui avec Internet pour plusieurs : on a de la difficulté à croire qu'un truc puisse exister si on ne le trouve pas facilement dans un moteur de recherche ( i.e. Google).

Je n'ai peut-être pas beaucoup de mérite, mais j'ai ici tenté de réunir tout ce que je sais à propos de « L'Île aux Ours ». Ce sont, à toutes fins pratiques, des infos trouvées sur le net, mais bon, voilà, il n'y a pas grand monde qui a écrit sur le sujet, donc aussi bien en discuter. Si vous savez plus de trucs à ce sujet, hésitez pas à le mentionner! Idéalement on pourrait parler d'extraits vidéo téléchargables (respectant les droits d'auteur, bien sûr!),  mais je ne crois que cela cours les rues.

L'Île aux Ours
Émission Jeunesse
(Réf.: Europe Images)
Producteur : PIXIBOX
Année : 1992
Heure de diffusion : Pendant l'émission Vazimolo (1990-1995) (Réf.: Archives Émission.ca)

Personnage principal : Eddy, un ours blanc portant un masque (pensez Zoro)
Personnages secondaires : Un lapin appelé Max et un fantôme dans une bouteille

Histoire hypothétique : Arrivé bébé sur l'île des lapins dans un berceau flottant, le jeune Eddy grandit sans comprendre la différence entre lui et les autres habitants de l'île. Un bon jour, il découvre une bouteille contenant un fantôme plutôt sage qui lui apprend l'existence d'une île ou vivent les gens de son peuple : les ours. Intrigué par l'idée de retrouver les siens, il part en ballon montgolfière pour un voyage merveilleux à travers un monde peuplé d'îles mystérieuses. Il espère trouver l'île de son peuple à chaque destination, ou au moins des indices lui indiquant où la trouver. Ses opposants sont des pirates volants qui voyagent dans un grand dirigeable, ils utilisent diverses méthodes pour nuire à Eddy, incluant un canon.


11 avril 2006

Ich bin ein blogger!

Un barbu avec des opinions de gauche, mi-écolo, mi-idéaliste. Un informaticien, ancien joueur d'ordinateur fanatique reconverti en rôliste. Un étudiant en philosophie, parce que le questionnement est le point de départ de l'intelligence humaine, et que tant reste à découvrir. Et puis aussi un Québécois, à la fois citoyen du monde et « habitant » de sa région.

Finalement, un blogueur qui, comme n'importe qui, se doit d'écrire une introduction, parce que tout doit commencer quelquepart, et que comme l'a dit un jour Platon :

« Le début est la plus importante part du travail. »