Poker
Nous surtravaillons afin de surconsommer afin de faire grimper le PIB, et de permettre à de grands enfants naïfs et méchants, de jouer au poker avec des millions de tonnes de ressources naturelles, avec des milliards d'heures de vies humaines, avec des milliers d'œuvres d'art, d'universités, de médias, d'inventions, de chercheurs, de croyances, de confiances et de dons. Telle est la bourse en son for intérieur, car sous couvert de faire fructifier le taux d'intérêt transcendantalisé de la haute finance, elle fait de la course à la survie une course de chevaux, faisant de nous tous des bêtes de sommes, soumises aux impératifs de la compétition sportive des gamers du marketplace. Les produits financiers toujours nouveaux sont autant d'objets magiques pour la pensée magique des investisseurs qui fantasment dans l'univers fantastique que leur offre l'illusion de l'avoir face à la réalité de la mortification du monde. Les poubelles de leur lan-party de Wallstreet : des milliards de tonnes de cannes de cokes et de sacs de chips de geeks, jetées outre-mer, « loin des yeux loin du coeur ».
Alors que l'on redistribue la culpabilité, qu'on importe dans les auges-porcherie de nos supermarchés des infinités de gu-gus et de gri-gri insignifiants, on exporte des tonnes de fange, de meurtres et de misère. Si l'occident avait encore foi en quoi que ce soit, c'est au mépris de la précarité des uns qu'elle a sacralisé l'enrichissement funeste des autres.
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