15 juillet 2007

Brumes sur l'horizon

Le monde avance avec grande lenteur.

Il est minuit trente et un. Demain sera comme aujourd'hui, mais plus un.

Et voilà que le progrès cours... et on ne le voit plus; où est-il passé ?

Je regarde devant. Le mourroir des masses indistinctes forme une ligne d'horizon qui rejoint un ciel au bas plafond.

Tout est empilé et gris. C'est morne.

Là haut tout est sec, l'air stagne.

Rien n'a même le mérite de puer, car seul la senteur chimique du neuf semblait plaire aux anesthésiés désinfectés préemballés du linceuil. Leurs longs préambules s'évanouissent dans un coucher de soleil sans fin.

J'ai cru entendre une mélodie; c'était une ambulance. À en croire la brusque coupure, elle a dû faire un accident.

Les dernières voitures à encore rouler le font dans des ornières en marge des grands boulevards. Trop de gens sont mort dans la rue, il a fallu improviser.

Il ne reste que des tours à bureaux innondées de sédatifs, pleines à en crever d'organismes vivants identifiables à des humains. Ils bavent tous dans des sièges roulants étiquetés avec des postes importants.

Il faudra repreindre les murs verts en gris.

Il ne restera plus de gris.

Ni de mur.

Vaccuum.

Le silence.

Et j'ai encore soif.