05 juillet 2007

Il n'y a aucune originalité

Je serai satirique, c'est classique.

N'essayez pas de faire du neuf. Vous ferez une variation sur un vieux thème. On vous dira « Beau pastiche ! », vous répondrez « Merci ! Je suis content de savoir que je ne suis pas le seul à n'y voir aucun intérêt ! ». Même les musées des horreurs sont rendus ordinaires, le laid a attrapé la même souche de grippe que le beau. Aujourd'hui les tabous brisés par le passé ont été refaits dans un matériau hybride de plastique et de titanium. Le tout a un nom compliqué. La somme combine l'indifférence blasée avec l'implicite « Chut ! » d'un censeur muet.

Les autoréférences n'impressionnent même plus leurs auteurs. Il faut surprendre, mais avec les déficits d'attention qui courent les rues, difficile à faire. Non, je ne ferai pas de jeu de mot entre déficit et endettement si c'est ce que vous croyez, vous voyez le genre. De toute manière je suis né avec une hypothèque plus longue que mon espérance de vie et les fesses assises sur la selle d'un cheval qui n'allait nulle part. J'y suis toujours, on m'a dit à la télé d'avoir peur du présent et de l'avenir parce que « nulle part » se raréfiait et qu'ils allaient en manquer. J'ai fait des réserves, ça pourrait toujours servir.

Je m'écarte. J'en étais à me répéter, comme plusieurs noms connus l'on déjà répété avant moi, que le sens était en voyage, entre l'aller simple et le sans retour. Des sauveteurs le cherchent toujours, et on a des fondations (à but non lucratif) à son nom. Sa famille a écrit des livres, ils voudraient pouvoir commencer leur deuil. Trop tard, ce dernier est probablement parti avec lui. Le sens n'a pas laissé de testament.

Vous avez toutes les raisons d'être déçus, mais vous n'avez probablement pas les moyens de vous le permettre. J'irai faire jouer un peu de prêt-à-entendre, ça nous calmera la volonté de penser.