02 mars 2009

Vigilance critique

Il ne faut pas baisser la garde car rien n'est acquis. Il se trompe celui qui croit que l'existence par le passé de « critiques de la société » est garante pour le futur d'une soi-disant « immunité » historiquement acquise envers l'exploitation intellectuelle et morale de nos faiblesses communes et connues.

Sans offenser quiconque : on ne peut pas faire l'économie de dire que l'homme est bêtement oublieux, au sens qu'il n'est pas capable de regarder en avant et en arrière à la fois, et qu'à force de projeter en avant des fictions on fait oublier au gens la réalité qu'il y a derrière. Le programme de la culture générale est le programme de la suite de l'Histoire humaine, et le refus de son atomisation anomique.

L'obstacle majeur est la quantité d'information critique qu'il faudrait inculquer aux humains pour les prémunir contre leur exploitation intellectuelle inévitable. Or il n'y a pas assez d'une vie pour que quelqu'un s'y consacrant à temps plein puisse en savoir assez pour se défendre contre la totalité corrosive de la bêtise humaine.

Il y a par contre de l'espoir dans la solidarité humaine qui, chassant les affres d'une jungle artificielle, réussirait à créer un climat propice à une juste et raisonnable émancipation autant corporelle qu'intellectuelle. L'idée n'est pas ici de tout politiser, mais de sévir contre les pollueurs de l'espace public qui menacent la survie de l'écosystème existentiel des humains.